1/ Pourquoi partir Cap-Hornier?
“Nous avons été bien élevés par nos parents. Ce n’était pas gras, mais nous n’avons jamais eu faim. Nous avons tous fréquenté assidument l’école du bourg, distante de trois kilomètres, et obtenu le certificat d’études.
“Après le certificat, en juillet 1903, donc à 12 ans, je me suis fait embaucher pour aller à Jersey pour la saison d’arrachage des pommes de terre… Je suis retourné à la maison avec la modeste somme de 50 fr que j’ai remise à mes parents, heureux de les aider ainsi un peu.
“Mes frères étaient allés à l’école des mousses de la Marine Nationale, à Brest, mais je ne pus y aller moi même, ayant été refusé à la visite médicale. J’en fus très affecté. Quelle autre solution à cet âge pour pouvoir naviguer ? Elle me fut donnée par des parents de ma mère qui habitaient à Bréhat et connaissaient un vieux marin long-courrier en retraite, propriétaire d’un bateau – à voile bien sûr ; il pratiquait la petite pêche dans les parages de l’Ile et des Héauts de Bréhat. …Le “père Jean” dût m’amariner. Il m’instruisait comme si j’avais été son fils, et moi, j’étais attentif et obéissant comme à l’école devant le maître…
“Mais je ne pouvais pas rester à la petite pêche : il me fallait continuer d’apprendre le métier de marin. Le père Le Grand connaissait le Commandant Le Querhic, ancien capitaine d’armement de la compagnie Bordes; il m’obtint un embarquement comme mousse sur le quatre-mâts carré Union que je devais rejoindre à Anvers. J’avais 15 ans,”
Source : http://www.rotary-17aunis.fr/pdf/2015/2015_Expo_CapHorniers.pdf